février 25, 2022

Protéger l’Antarctique – Le défi géopolitique aux enjeux mondiaux élevés

L’Antarctique, le continent blanc, est l’un des endroits les plus vierges de la Planète.

Cette immense région de l’hémisphère Sud et ses eaux environnantes sont des composantes essentielles de notre système climatique. Ils absorbent près des trois quarts de la chaleur excédentaire mondiale et captent près d’un tiers du CO2.

Cependant, cette région étonnante est en danger. Le changement climatique a un impact visible et potentiellement irréversible sur la vie marine et la biodiversité.

Les scientifiques tirent maintenant la sonnette d’alarme car, au cours des 30 dernières années, l’Antarctique s’est réchauffé de 1,8 °C, soit trois fois la moyenne mondiale. En conséquence, la glace de mer diminue rapidement.

Recherche pour protéger la biodiversité

En 2019, l’expédition Belgica121 a exploré la biodiversité marine de la péninsule Antarctique occidentale. L’objectif était d’établir une compréhension détaillée des espèces vivantes dans cette zone, une zone particulièrement exposée au réchauffement climatique.

Bruno Danis, biologiste marin et professeur à l’Université libre de Bruxelles, était le chef de cette mission, qui a collecté plus de 2000 échantillons organiques et minéraux. Les scientifiques les analysent actuellement afin de créer une base de données spécifique. Danis nous dit que les changements dans la péninsule antarctique sont visibles, « en particulier dans l’environnement terrestre ». Il dit également que cela devient même visible dans le milieu marin parce qu’ils ont un système qui est « bordé de glaciers avec des fjords, et les glaciers fondent, ils se retirent à certains égards du système. »

L’étude de l’impact du changement climatique sur la biodiversité dans cette région permettra aux chercheurs de prédire l’évolution des écosystèmes. Comme le dit Danis, « Nous avons un écosystème exposé à des changements rapides pour lesquels nous avons un manque important de connaissances. »Il estime que pour réduire ce manque de connaissances, ils peuvent utiliser des modèles statistiques qui aideraient à créer des prévisions ». En théorie, ces prédictions ou prévisions aideraient la communauté internationale à prendre des décisions importantes sur la manière de préserver la biodiversité de l’océan Austral.

Outre le changement climatique, la surpêche constitue une autre menace pour ce riche écosystème. L’un des trésors naturels les plus recherchés est le krill, un petit crustacé, qui est au cœur de la chaîne alimentaire de l’océan Antarctique. Les baleines, les pingouins, les phoques, les oiseaux de mer et les poissons les mangent tous.

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Plus d’AMP nécessaires

Pour protéger la vie marine et gérer les pêcheries de la région, une Commission pour la Conservation de la Faune marine de l’Antarctique, la CCAMLR, a été fondée en 1982 dans le cadre du Système du Traité sur l’Antarctique. Une partie de sa mission consiste à mettre en place des Aires Marines Protégées, des AMP. Cependant, ces AMP ne peuvent être créées que si tous les membres sont d’accord par consensus.

À ce jour, seules deux aires protégées ont été désignées, l’une dans la mer de Ross et l’autre dans le Sud du plateau méridional des îles Orcades. Deux nouvelles AMP ont été proposées par l’UE et elles sont soutenues par ses États membres. L’un d’eux se trouve dans les eaux orientales et l’autre dans la mer de Weddell. Une troisième proposition d’AMP a également été présentée par l’Argentine et le Chili dans la péninsule antarctique occidentale et dans l’Arc Sud de la Scotia. Si ces trois nouvelles propositions sont acceptées, elles représenteraient 1% des océans de la planète.

Dans le cadre de la Stratégie Européenne pour la biodiversité à l’horizon 2030, la protection de l’océan Austral est une priorité pour l’UE et ses États membres. Le plan d’AMP soutenu par l’Europe est également coparrainé par les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Uruguay, la Norvège et le Royaume-Uni. La Chine et la Russie se sont opposées aux propositions en raison de la pêche dans la région.

Travailler ensemble

Malheureusement, la préservation de l’Antarctique est un peu comme un jeu d’échecs mondial. L’Union européenne est favorable à un plan ambitieux visant à créer la plus grande aire marine protégée de l’histoire, mais pour y parvenir, le Commissaire européen à l’environnement et aux Océans, Virginijus Sinkevičius, a besoin d’alliés solides.

Il nous dit que  » les aires protégées permettront à la nature de se reposer et d’être épargnée par les gens. La nature n’a pas besoin d’activités supplémentaires, de pressions supplémentaires. »Il estime que l’UE doit »convaincre la Russie, mais aussi la Chine et leurs collègues que c’est également une question prioritaire pour eux. »

Geneviève Pons, la Directrice générale du think-tank  » Europe – Jacques Delors  » partage cet avis. Elle estime que « La Chine devrait saisir l’occasion de jouer un rôle de premier plan dans la protection du climat et de la biodiversité dans l’océan Austral. »Selon elle, faire autre chose serait en contradiction exacte avec l’objectif de neutralité carbone de la Chine d’ici 2060 que le président chinois, Xi Jinping, s’est engagé à atteindre lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2020.

En ce qui concerne la Russie, elle dit qu’ils ont été parmi les premiers à signer le traité sur l’Antarctique qui remonte à décembre 1959. C’était en pleine guerre froide. Pour elle et beaucoup d’autres, cela fait de l’Antarctique « un continent dédié à la paix et à la science. »

 Océan-Antarctique

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Courtesy: Sea Legacy

 Océan-Antarctique

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Courtesy: Belgica121

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Courtesy: Sea Legacy

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Courtoisie: Héritage marin

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Courtoisie: Héritage marin

 Océan-Antarctique

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Courtoisie: Héritage marin

 Océan-Antarctique

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Courtoisie: Héritage marin

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Courtoisie: Héritage marin

 Océan-Antarctique

Océan – Antarctique

Courtesy: Sea Legacy

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Courtesy: Sea Legacy

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Courtesy: Sea Legacy

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Océan – Antarctique

Courtoisie: Héritage marin

 Océan-Antarctique

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Euronews

 Océan-Antarctique

Océan-Antarctique

Courtesy: Héritage marin

 Océan-Antarctique

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Antarctique Courtesy: Sea Legacy

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Courtesy: Sea Legacy

 Océan-Antarctique

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Courtesy: Héritage de la Mer

Rôle de la société civile

Dans la course à la protection de l’écosystème antarctique, la société civile peut également jouer un rôle important. De l’Europe à l’Amérique, plusieurs initiatives sont en cours pour obtenir davantage de soutien aux propositions inscrites à l’ordre du jour de la prochaine réunion de la CCAMLR en octobre. Sea Legacy, une organisation internationale qui promeut la protection des océans, soutient une approche de soft power.

Cristina Mittermeier, co-fondatrice de SeaLegacy, nous a dit que « c’est à nous autres de ne pas trop attaquer la Russie et la Chine, mais plutôt de les exhorter à faire ce qu’il faut. » Ce dont nous avons besoin, c’est du soutien du public. Un groupe massif d’individus partout sur la planète sont prêts à agir « , a-t-elle ajouté.

L’organisation dispose d’une plate-forme technologique appelée OnlyOne où ils ont une pétition demandant à la CCAMLR « d’accélérer, d’accélérer la décision sur la protection de l’Antarctique. »

Les aires marines protégées ne sont pas une solution directe au changement climatique, mais elles pourraient contribuer à créer une résilience pour aider l’écosystème à s’adapter au réchauffement climatique. De nombreux scientifiques et décideurs politiques ont demandé qu’au moins 30% de l’océan soit protégé d’ici 2030, un objectif qui pourrait garantir la santé à long terme de notre planète.

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