décembre 25, 2021

La diffamation au Canada

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La diffamation peut inclure ou non des mots ou des images publiés sur Internet
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La diffamation peut inclure ou non des mots ou des images publiés dans les journaux

La loi sur la diffamation protège la réputation et la réputation d’un individu. Cela restreint également la liberté d’expression, par conséquent, les tribunaux doivent soigneusement équilibrer ces deux valeurs importantes lorsqu’ils décident des actions en diffamation. Bien que les principes du droit de la diffamation découlent principalement de la common law (décisions judiciaires), il existe également des lois statutaires qui affectent les actions en diffamation.

Diffamation et calomnie

Traditionnellement, la diffamation comprenait des mots écrits diffamatoires, des images, des statues et des films. La calomnie était une parole diffamatoire. Étant donné que la loi considérait le matériel diffamatoire qui pouvait être vu, et était sous une forme « permanente », comme plus grave que la parole – qui, par nature, est « transitoire » – la diffamation était un délit plus grave que la calomnie. Par exemple, on ne pouvait pas réussir dans la plupart des actions pour calomnie à moins que des dommages réels n’aient été causés. Cela n’était pas vrai pour la diffamation, où les dommages et intérêts étaient toujours présumés.

Avec l’avènement des médias de masse électroniques, tels que la radio, la télévision et surtout Internet, la différence entre l’écrit et la parole est devenue moins importante. Un discours largement diffusé peut causer autant de tort que quelque chose qui est écrit. Par conséquent, certaines provinces ont même éliminé toute distinction pratique entre diffamation et calomnie.

Réussir dans une action en diffamation

Pour réussir dans une action en diffamation, le demandeur doit prouver trois choses. Premièrement, que le matériel est diffamatoire. Cela signifie qu’il abaisse la réputation de la personne aux yeux de la personne « bien-pensante ».

Deuxièmement, il faut prouver que le matériel se réfère au demandeur. En d’autres termes, les personnes qui entendent ou voient les documents doivent se rendre compte que c’est le demandeur dont la réputation a été ternie. Cette exigence empêche de nombreux membres individuels de groupes diffamés de poursuivre en justice pour diffamation puisque c’est le groupe lui-même qui a été visé. Ce n’est que lorsque le demandeur peut prouver qu’en raison de son rôle dans le groupe, ou de la nature et de la taille du groupe que le demandeur est identifiable, qu’une poursuite peut aboutir.

Troisièmement, il doit être prouvé que le matériel a été communiqué ou publié pour une autre personne que la personne réellement diffamée.

Une fois ces trois éléments prouvés, l’action réussira à moins qu’il n’y ait une défense.

Moyens de défense contre la diffamation

Il existe un certain nombre de moyens de défense contre la diffamation.

Dans les provinces de common law (toutes les provinces sauf le Québec), la vérité est une défense absolue. Si le matériel diffamatoire peut être démontré substantiellement vrai, le défendeur ne sera pas tenu responsable, même si le défendeur a publié le matériel afin de nuire à la personne diffamée. Au Québec, la vérité n’est un moyen de défense que si le matériel est dans l’intérêt public et qu’il n’y a pas de malveillance. Certaines communications sont protégées par un privilège absolu. Ainsi, par exemple, les déclarations faites dans le cadre d’une procédure législative ou judiciaire sont protégées par un privilège absolu, tout comme les déclarations faites entre époux. La raison d’être de la protection des déclarations faites dans le cadre d’une procédure législative ou judiciaire est que les personnes dans de telles instances ne devraient pas être dissuadées de commenter librement, contribuant ainsi à une exploration plus complète et plus véridique d’une question particulière.

Il y a certaines occasions de privilège qualifié où une diffamation peut être publiée, tant que cela n’est pas fait de manière malveillante. En termes généraux, lorsqu’une personne a l’obligation légale ou morale de publier des documents à une personne qui a un intérêt légitime à les recevoir, cette occasion est protégée par un privilège qualifié. Les rapports de procédures publiques sont également protégés par un privilège réservé.

La défense d’un commentaire équitable protège toute opinion faite équitablement sur une question d’intérêt public. Cela peut impliquer des commentaires politiques, ou la critique de livres, de films ou même de restaurants.

Une nouvelle défense est celle de la  » communication responsable sur une question d’intérêt public. »Cela permet à toute personne qui publie quelque chose d’intérêt public d’être protégée d’une action en diffamation tant qu’elle a été responsable de la recherche et des rapports sur le sujet en donnant, par exemple, à la personne diffamée la possibilité de répondre aux allégations avant qu’elles ne soient publiées.

Les communications faites avec le consentement exprès ou tacite d’une personne sont également protégées contre une plainte de diffamation de la part de cette personne.

Dommages-intérêts

Si une personne est jugée responsable de diffamation, des dommages-intérêts compensatoires et punitifs peuvent être accordés. Des dommages-intérêts punitifs sont accordés lorsque la diffamation est particulièrement scandaleuse ou grave et peut se chiffrer en milliers, voire en centaines de milliers de dollars. Le tribunal peut également ordonner qu’il n’y ait plus de publications du matériel diffamatoire.

Voir aussi Droit et presse.

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